Le Grand Tout

Olivier Mak-Bouchard est une voix singulière et lumineuse de la littérature contemporaine.
Originaire de Provence, il a grandi dans le Luberon, et ses romans précédents — Le Temps des Grelons, Le Dit du Mistral et La Ballade du Feu — portent l’empreinte vive des paysages d’ocre et des atmosphères typiques de cette région.
Avec Le Grand Tout, son quatrième roman, l’auteur nous emmène cette fois au cœur de la baie de San Francisco et des grands espaces américains — un autre territoire qui est devenu le sien.
Son écriture, à la fois fluide et épurée, ouvre la voie à des réflexions profondes, des éclats poétiques et une délicatesse rare. Chaque page est un plaisir pour l’esprit, où la beauté des mots se mêle à une sincérité touchante.
On retrouve dans ce roman cette humanité qui fait une des forces de l’œuvre de Mak-Bouchard. On s’attache instantanément aux personnages, à commencer par ce bibliothécaire de Berkeley, veuf et un brin bougon, dont la routine — tout comme celle de son chat sourd — est chamboulée par l’arrivée inattendue d’une nouvelle colocataire.
June, jeune étudiante débordante de rêves et d'idéaux, hérite d’un sabre japonais. Cet objet singulier les entraîne dans une quête improbable, jalonnée de rencontres inattendues et de face-à-face intimes avec leurs propres désirs et contradictions.
Dans cette histoire, la Californie devient un personnage à part entière. Le contexte troublé des années 2020 — entre confinement, incendies et incertitudes — offre un décor presque irréel, parfois apocalyptique. Mais loin d’alourdir le récit, ce cadre permet à l’auteur d’aborder, avec humour et tendresse, des thèmes essentiels : la solitude, la reconstruction, le soin, la peur, et le besoin vital de se réinventer.
Un roman aussi surprenant qu’émouvant, porté par une plume sensible et unique.

[Annette]