Tu seras mon père

Le père de Renato, sept ans, chef d’entreprise d’une fabrique de crèmes glacées, est enlevé par les brigades rouges. Relâché 2 mois après, anéanti physiquement mais surtout mentalement, lui qui pensait sincèrement être un patron humain et proche de ses ouvriers, ne comprend pas de figurer  sur la liste des patrons « A abattre » et préfère se suicider.  Renato, qui entretenait avec son père une relation extrêmement puissante, ne se remettra pas de ce suicide.

Des années plus tard, envoyé en pension en Suisse, il se rapproche de son professeur d’italien, Paolo, avec qui il partage l’amour du théâtre, des montagnes et de la solitude et le manque de père. Au fil des chapitres, courts et denses, on accompagne Renato dans sa  reconstruction, avec ce que cela comporte de difficultés, de grands bonheurs et de trahisons.

C’est un magnifique roman sur la résilience, sur la filiation mais également sur la période des Brigades rouges. Metin Arditi analyse la situation de l’Italie en 1970, et les motivations des Brigades Rouges, poignée d’intellectuels, terroristes pour les uns, Robins des bois pour les autres, lorsqu’ils  voulaient utiliser les rançons des enlèvements à réduire les inégalités.

J’avais déjà beaucoup aimé Prince d’orchestre , L’enfant qui mesurait le monde  entre autres. Je suis personnellement fan de cet auteur à multiples casquettes, ingénieur, écrivain, musicien, créateur de plusieurs fondations dans le domaine musical, culturel et littéraire.

Une belle personne, un beau roman !

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