Toutes les morts de Laila Starr

"Je m'appelle Laila Starr... J'étais la déesse de la mort. Et puis je me suis fait virer [...]. Je t'épargne les détails..." C'est pourtant dans ces "détails" que se déploie toute la subtilité de l’œuvre. En contant la quête sur Terre de cette déesse hindoue, mise à pied par la naissance d'un enfant appelé à trouver le secret de l'immortalité, Ram V nous offre un album de rencontres fugaces mais primordiales. Si des ellipses mortelles chapitrent le récit, celui-ci prend le temps d'attendre que le temps passe en des cases muettes où le trait hypnotique de Felipe Andrade éternise des moments de vie. Ses couleurs fascinantes habillent de douceur l’œuvre et les thèmes essentiels qui s'y jouent : les traces que l'on laisse, les êtres que l'on délaisse, les souvenirs qui restent.

[Florian]