Tout ce qui est à toi brûlera

Thandh Dao a quitté le Vietnam avec sa sœur pour une vie meilleure en Angleterre. Une fois sur place, après un passage en container, elle est séparée de sa sœur et mariée à un fermier qui la garde cloîtrée et prisonnière dans une maison sinistre au milieu de nulle part. C’est elle qui raconte sa vie sordide : l’obligation d’obéir au doigt et à l’œil à son mari, de subir brimades et viols, violences physiques et mentales. Dans le plus grand dénuement, vêtue des habits de la mère défunte, elle vit dans l’attente de retrouver sa sœur qui lui écrit régulièrement et lorsqu’elle contrarie son bourreau par une question ou une demande qu’il considère illégitime, il la punit en brûlant les quelques vestiges de sa vie passée. Le cheminement de cette femme nous tient en haleine, et la description de ses épreuves est bouleversante. Tout est gris, sinistre, sale, et les quelques tentatives pour s’échapper se soldent par des échecs cuisants sévèrement punis.  Lorsqu’elle devient mère, seule, malade sans soins, sans « mode d’emploi »,  l’on se prend à espérer un revirement de situation. Désormais elle va lutter pour protéger sa fille. Immigration, séquestration, condition de la femme,  les thèmes ont été traités maintes fois, hors ce roman sort des sentiers battus en gommant le personnage du bourreau pour mieux cerner celui de la victime. Je ne dévoilerai pas la fin, haletante, très cinématographique.
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