Shuggie Bain

Glasgow, 1980, sous le règne de fer de Margaret Thatcher. C'est l'histoire d'un l'amour incommensurable d'un enfant de 8 ans pour sa mère à qui il a promis qu'il ne la quittera jamais. Quoiqu'il advienne. Même si le monde s'émiette autour d'eux, même si le quotidien s'effrite, se dilue dans l'alcoolisme maternel... On nage dans la misère, au beau milieu des H.L.M. qui ne font rêver personne... ou des cités de mineurs où le chômage règne en maître, où abonde la crasse, l'obscurité, la moisissure, la saleté... il n'y a d'horizons que les noirs terrils. Mais au milieu de toute cette noirceur, il y a la lumière que Shuggie porte en lui. Contrairement à tous les hommes qui ont croisé et dévasté la vie de sa mère, lui, Shuggie, n'abandonnera pas Agnès comme son père, Shug.  Ni comme sa soeur. Ni comme son frère qui rêve de quitter ce qui ne ressemble plus qu'à un taudis...

Shuggie est un enfant différent. Il est ultra sensible mais il pousse de travers quand les adultes voudraient le voir pousser droit. Il aime jouer à la poupée quand on préfèrerait le voir jouer au foot, à des trucs de petits gars, quoi. Puis il est tellement gentil, tellement mignon qu'on abuse de lui. Lui, le petit à qui on caresse la nuque...

Bien sûr on pense à la noirceur de Charles Dickens, aux films si émouvants de Ken Loach, à la magnifique histoire de Billy Elliot, de l'immense Melvin Burgess. C'est une histoire bouleversante, fracassante même. On est emporté dans ce tourbillon, comme dans un siphon. Mais on ne s'y noie pas. Grâce à Shuggie. Shuggie Bain. [Laure]