Nos coups de c½ur

#Roman

Un huis clos insulaire post-apocalyptique qui grince et fait cogiter, très bien servi par la plume acérée et l'humour noir de l'auteur !

Rocky, dernier rivage

Thomas GUNZIG

Rocky, dernier rivage

Ed. Au Diable Vauvert - août 2023
Prix : 20.00 ¤
9791030706055

Le monde tel que nous le connaissions à disparu.
A survécu, une famille composée d'un couple et leurs deux enfants adolescents, dans leur embarcation : un couple de gardiens au service de la famille avec leur chien.
Les parents sont très riches et le père, qui est du genre à tout anticiper et qui se targue de toujours savoir mettre sa famille à l’abri, avait prévu la catastrophe et avait fait l’acquisition d'une île, parfaite dans ce genre de situation.
Fred est très content de lui, il observe son île depuis son sommet : elle est de taille suffisante : dix-huit hectares en forme de haricot, 500m de large par 350m de long.
Ses conditions de vie sont idéales : climat subtropical, jamais sous les 10°c et jamais au dessus des 25 °c .
Sa faune est paisible et inoffensive : pas de moustique, juste « des mouches très noires et bruyantes » et « des phoques dodus et brillants comme des brioches ». Il y avait fait construire une maison de style hacienda ultra-sophistiquée pour y vivre en auto-suffisance avec sa famille pour une durée indéfinie. La famille est là depuis cinq ans.
Le cadre est posé.

Les quatre membres de la famille sont nos quatre narrateurs et leurs voix se succèdent de chapitre en chapitre.
(Même construction que dans « 10 000 Litres d'Horreur Pure » Ed. Diable Vauvert, 2007 . « un slasher » où Gunzig détournait déjà le genre horrifique, poussant à l’extrême ses codes.
Ici aussi, les chapitres sont courts, pas de temps mort, un rythme tendu et captivant du début à la fin.
Dans Rocky, dernier rivage, le vernis s’écaille assez vite, le matérialisme est caricaturé, la lutte des classes est engagée, le survivalisme est parodié, la famille dysfonctionnelle analysée et déconstruite.


Sous ses airs de roman noir et d'aventure pour adultes, c'est drôlement intelligent et l'auteur égratigne encore une fois les travers de notre civilisation devenue cupide et égoïste et ce, à grands coups de pelle et de tessons de bouteille.
À la fois drôle, poignant, divertissant, édifiant, trash et engagé; ce dernier roman de Thomas Gunzig regorge d'idées et nourrit un brasier qui va peupler vos pensées et hanter vos songes.

Personnellement, je suis fan de cet auteur.
Ne manquez pas l'occasion de le rencontrer à La Petite Librairie pour un Apér'Auteur, le mardi 28 novembre dès 19h

[Annette]