Reine de coeur

L'Auteur de Âme brisée explore ici le pouvoir de l'Art, de la musique, de l'amour et du langage, sur les traumatismes liés à la barbarie et à la guerre.
Divisé en cinq chapitres comme les cinq mouvements d'une symphonie, plus particulièrement la huitième symphonie de Chostakovitch composée en 1943 et qui serait la vibrante traduction de l'indicible, de l'innommable, de la folie des Hommes en ces temps de guerre.
Cette construction originale permet de faire le lien entre les différents espaces et temps du récit .
Nous entrons dans Reine de cœur peu avant le début de la deuxième guerre mondiale en 1939, nous sommes à Paris dans un bistro situé à côté du conservatoire où Anna, fait le service de midi pour aider son oncle qui en est le propriétaire. Elle y rencontre le jeune Jun venu du Japon pour étudier et jouer de l'Alto au conservatoire.
Ils vont tomber amoureux mais très vite, Jun est rappelé dans son pays pour combattre du côté de l'impérialisme aveugle du Japon de l'époque. 
(Nous avons peu l'occasion de lire des récits de guerre du point de vue du Japon, le regard de ce jeune musicien sur cette guerre est poignant)
Il laisse Anna, enceinte sur le port de Marseille où ils se promettent de se retrouver un jour, après tout ça ...

La seconde moitié du roman est consacrée à l'époque contemporaine.
Nous sommes en 2008 à Paris aux côtés des descendants de Jun, Anna et Ayako.
Les petits enfants de ces couples séparés trop tôt par la guerre et la folie vont donner une seconde chance à la paix.
L'écriture de MIZUBAYASHI toujours pudique et très forte en même temps, permet de retrouver foi en l'humanité; c'est le retour de l'espoir et de l'apaisement. La musique, l'écriture et la vie qui continue avec la nouvelle génération.

Un roman à lire en écoutant Strauss, Chostakovitch et Mozart.

Disponible en magasin ou à réserver via Place des Libraires en quelques clics.