Nos coups de c½ur

#Roman Poche

Jubilatoire, diabolique, brillantissime... rien que ça!

Qui se souviendra de Phily-Jo?

Marcus MALTE

Qui se souviendra de Phily-Jo?

Ed. Zulma - juillet 2024
Prix : 13.50 ¤
9791038702851

Déjà Marcus malte était dans mes auteurs de prédilection. Des Harmoniques à Qui se souviendra de Phily-Jo?, en passant par  Canisse, Garden of Love, Aires, Le Garçon,… j’ai dévoré avec délectation (presque) tous ses romans, séduite par la richesse des thématiques et la maîtrise de l’écriture. Plusieurs d’entre eux ont fait l’objet de prix littéraires, à raison.

Qui se souviendra de Phily-Jo? n’échappe pas à la règle. Je me suis laissée embarquer dans ce roman fleuve construit comme des poupées russes, dont chacune des cinq parties développe un éclairage différent, hyper documenté, dans un suspense qui ne faiblit pas. 

Qui est ce Phily-Jo ? Philip-Joseph Deloncle ? Si l’on en croit son beau-frère, Gary Sanz, narrateur du premier volet, Philip-Joseph Deloncle est le génial inventeur d’une machine capable de convertir l'énergie du cosmos en électricité libre, gratuite, utilisable par tous. Cette invention, qui risque de ruiner tous les lobbies de l’énergie, met également en danger son inventeur qui se sent menacé. Pour Sanz, sa mort prématurée paraît suspecte. Et nous le suivons, sur les traces de Phily-Jo, jusqu’à la partie suivante où la certitude d’un complot est remise en cause par un autre point de vue. Quel brillant manipulateur, ce Marcus Malte ! Il signe là un roman politique, engagé, sur le complotisme, la manipulation, l’information et la désinformation  et le rôle des lobbies dans les crises environnementales. Véritable leçon d’écriture, le livre offre plusieurs niveaux de lecture.  Roman noir, policier, espionnage, documentaire, uchronie ? Cette diversité permet une lecture fluide que n’entament pas les 712 pages émaillées d’informations historiques et de clins d’œil littéraires. Dès le début, vers  Boris Vian quand il signe un soi-disant roman américain traduit (tiens ! comme par hasard) par un certain Edouard Dayms, un personnage de Garden of Love, vers Nabokov pour la vraie vie de Sebastien Knight  et Stephen King pour La ligne verte et la peine de mort.  

Magnifique et puissant !

[Claire]