Postillons

C'est original, drôle et émouvant. C'est un objet étonnant chez une autrice qui nous a habitués à des ouvrages tout en dessins et surtout sans texte comme Les Coquins, Les Petits, Les Amours suspendus... Il s'agit donc d'un recueil d'aphorismes, de pensées, de "postillons" qui sont des morceaux d'enfance, des morceaux d'amour, des bouts d'histoire personnelle et familiale, des lambeaux de passé, des miettes de soi et des autres... tout un tas de petits textes à picorer, à méditer, à lire et relire. On y trouve pêle-mêle des textes à la tonalité poétique, de très jolies trouvailles pour rendre l'émotion d'un souvenir, des piques pour clouer le bec à cet autre méchant, des phrases tout en douceur, en rondeur pour évoquer la mort, le deuil d'un père, la sénilité, la mort d'un nourrisson, la solitude, l'oubli mais aussi l'amour maternel, l'amour charnel, la tendresse d'une mère pour son enfant, la taquinerie d'une amante pour son amant...

"J'inhale fort

mon bébé

ça le fait

revenir

un peu

en moi"

ou bien encore

"Comme le pain perdu

il n'était plus perdu

depuis qu'il macérait

dans son amour sucré."

C'est un univers de petits mots, de phrases courtes, simples, limpides mais puissantes. On y sourit, on y rit aussi parfois, on est ému de certains passages qui sont des mises à nu, des confessions qui nous touchent parce qu'il y a de l'universel dans ces textes qui mettent en scène "il", "elle", "la mère", "le frère aîné", "je", "Papa", "Papi", "Mami"...

C'est  joli, coquin, délicat, malicieux.

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