Nos coups de c½ur

#Jeunesse

Un roman plein d'émotions, lumineux et intelligent!

Parfois j'aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale

Taï-Marc LE THANH

Parfois j'aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale

Ed. Actes sud jeunesse - mars 2023
Prix : 20.00 ¤
9782330177188

Ce nouveau roman du talentueux Taï-Marc Le Thanh fait partie de ces livres qui font vibrer d'émotions le lecteur. Parfois j'aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale est un roman lumineux, intelligent et émouvant. C'est encore une fois la preuve de l'immense talent du lauréat du Prix Vendredi (Et le ciel se voila de fureur) pour nous conter des histoires et en même temps c'est un hommage intelligent à ce même art de raconter des histoires depuis la nuit des temps.

C'est Max qui raconte. Il a 15 ans. Il est beau gosse, sympa mais il a un souci. Il est atteint du terrible syndrome de Gilles de la Tourette. Son visage clignote, les mots lui échappent parfois. Il est toujours en tension car il cherche à se maîtriser. C'est épuisant. Heureusement qu'il y l'amitié et la musique. Olive et le chant. Et son père et son oncle. Et Pénélope. C'est donc à travers les yeux de cet ado qui a grandi avec un papa solo et un oncle loufoque spécialiste de la "callipygie" (z'avez qu'à vous renseigner sur la chose...) qu'on plonge dans cette comédie de la vie. Avec ses heurs et ses malheurs. C'est très juste. C'est comme dans la vraie vie: on trébuche, on se relève, on avance. Bon, c'est vrai que Max enjolive un peu les choses mais après tout, c'est l'auteur qui lui souffle à l'oreille: raconter une belle histoire, c'est mentir, c'est vrai, mais ce n'est pas tricher. Les émotions sont bien là. Et c'est tout l'intérêt du livre: les émotions. A fond! On rit, on pleure aussi. On se régale de ce récit enchâssé dans le récit, de cet hommage à l'Odyssée d'Homère, récit fondateur qui a de nombreuses fois été réécrit, transformé, adapté... et là, c'est jubilatoire!

Les personnages sont très incarnés, très attachants et réussis (à l'image du choix de la sympathique bouille en couverture); le très discret Olive et son oeil de travers, avare de mots et spécialiste du "hmmpf",  l'oncle spécialiste d'une certaine partie de l'anatomie, la terrible Mme Avdeïev et son cocasse mainate. Et ce père solitaire, bien présent mais discret, complice mais jamais envahissant.. C'est beau, touchant.

C'est le genre de roman qu'on n'a pas vraiment envie de finir parce qu'on est bien avec les personnages, on apprécie leur fragilité, leur maladresse et on se retrouve tellement dans leurs mots...

Longue vie à M. Le Thanh!!! Qu'il continue le plus longtemps possible à offrir à notre jeunesse une littérature de qualité!

[Laure]