#Roman Poche
Un bout de chemin poétique dans les confins du Grand Nord québécois !
Juliana Léveillé-Trudel
On a tout l'automne
En dédicace de son premier roman, Nirliit, Juliana Léveillé-Trudel adressait ces mots à sa mère : « Tu avais raison, c’est de la matière à roman. » Sept ans plus tard, l’autrice nous propose de la « matière à poésie ». Poésie, d’abord, littéralement : alors que soufflent les premiers blizzards de l’automne, une jeune institutrice québécoise, personnage de Nirlitt, revient visiter ses anciens élèves inuits dans leur village du Grand Nord pour animer des ateliers d’écriture poétique. Poésie ensuite dans le travail de « migration à l’envers », de doux réapprentissage d’un lieu, d’une culture, d’une langue et des êtres qui la pratiquent, en premier lieu ces enfants qui ont grandi et dont l’insouciance laisse place, déjà, aux tracas adolescents.
On a tout l’automne s’offre comme un roman subtil, patient, à l’écoute. Un livre à entendre, tant les langues qui y vibrent, français, inuit, anglais, s’articulent et se meuvent à la recherche d’un nouvel « angirraq », un chez-soi prompt à l’émerveillement. Un roman qui interroge, sans heurts mais sans détours, les relations familiales, amoureuses, les relations entre les québécois et les autochtones, dans leurs mystères comme dans leurs richesses. Lumineux !
[Florian]