Louve en juillet

Si avec sa collection "Talismans", la maison d'édition Dépaysage se fait fort de "faire connaître la langue puissante et les imaginaires féconds des auteur·e·s autochtones d’Amérique du Nord", cette rentrée littéraire 2025 confirme son engagement par le lancement d'"Animales", nouvelle collection de textes "au féminin pluriel qui courent, mordent, soignent", et dont la direction est confiée à Gabrielle Filteau-Chiba. Et c'est par son propre texte que l'autrice québécoise inaugure cette aventure éditoriale. Et quel texte ! Ode au sauvage et à la liberté, ce court récit, aussi dense que profond, touchant que lumineux, est à la fois une magnifique porte d'entrée dans sa littérature, hymne écoféminsite et poétique, qu'une confirmation sans faille du talent de l'autrice pour dire un souffle vital nécessaire, même dans les moments les plus sombres. Louve en juillet apparaît comme un véritable chant d'amour, celui qu'elle porte à Séquoïa, sa jeune chienne-louve, devenue bien plus qu'un animal de compagnie : une compagne de vie, de lutte et d'espoir, une compagne de route alors que l'autrice quittait Montréal pour une retraite solitaire dans une cabane isolée du Kamouraska, en pleine forêt. Louve en juillet révèle aussi une vie traversée par la violence et la maltraitance, difficile à fuir lorsque les hommes se transforment en loups, mais contre laquelle Séquoïa se fait pilier d'une quête d'indépendance et de sécurité, incarnant une sororité qui dépasse les frontières de l'espèce. 

Une superbe lecture, poétique et émouvante, où la tension et la passion le disputent à l'apaisement.

On se réjouit de pouvoir discuter du texte et de la nouvelle collection "Animales" avec Gabrielle Filteau-Chiba et Amaury Levillayer, fondateur des Éditions Dépaysage, le 16 septembre à La Petite Librairie ! 

[Florian]