#Roman
Satire mordante et jubilatoire de notre monde dingue par le génial Joseph Incardona!

Joseph INCARDONA
Le Monde est fatigué
Vous aimez les plumes acérées? les auteurs qui ont du style? qui ne mâchent pas leurs mots? vous n'en pouvez plus des discours lénifiants qui font l'éloge de la résilience et de la bienveillance? vous aimez quand ça grince, quand ça saigne? quand ça fait mal? alors n'hésitez plus, plongez dans le nouveau roman du génial Incardona qui n'a pas son pareil (si, peut-être son homologue belge Thomas Gunzig...) pour tirer à vue sur nos sociétés malades qui surconsomment et vomissent sur la nature, sur cet entre-soi des riches toujours plus riches boulimiques de nouvelles technologies qui n'ont pas une once d'humanité mais débordent de cynisme...
Le Monde est fatigué... oui, très fatigué. Comme Êve, le personnage principal, alias Nathalie Fauget, sirène professionnelle (oui, dans les aquariums pour touristes et ultra-riches en quête de spectacles originaux et enchanteurs, elle enfile une queue siliconée par-dessus ses prothèses de jambes qu'elle n'a plus...) dont on découvre l'histoire petit à petit. Et l'on retrouve, de ci de là, les petits commentaires du narrateur/auteur, toujours aussi amoureux de ses personnages. "Dans Êve, il y a rêve", oui. Et Êve rêve. De vengeance. C'est pour cela qu'elle sollicite les services de Matt Mauser, détective privé, son seul véritable ami et amoureux transi à la grâce pachydermique (130 kg, beau bébé). Pour retrouver la trace de celui qui a fait déraper sa vie. Parce que "dans Êve, il y a rêve" et derrière les paillettes, derrière ce corps parfait reconstitué, il y a des fêlures, des cicatrices, un énorme vide et de sombres desseins...
De Genève à Paris en passant par Tokyo, l'Australie et Dubaï (apothéose!), Joseph Incardona nous promène dans ce monde dingue qui va trop vite, trop loin. Il met en scène des personnages hallucinants de vérité, très incarnés, dont on a du mal à se défaire. Le lecteur est sous tension, comme eux. Il est question ici du corps de la femme et de sa consommation, de l'inaction face au changement climatique (magnifique passage sur la "Confrérie des trous du cul" de la Cop28...), de la vacuité de nos existences quand seul le fric compte. On entend la mélancolie de l'auteur: le monde est fatigué... et c'est avec un immense plaisir qu'on retrouve sa plume acide trempée de sel et de cendres pour faire le portrait de notre monde au bord du chaos.
Quelle maîtrise! La classe!
Et c'est avec une certaine fierté que nous pouvons annoncer que le grand Joseph sera à La Petite Librairie le mercredi 14 janvier 2026 à 19h!!! Réservez votre place!
[Laure]