Le Garçon du dehors

Christopher, 11 ans, est un Pavee, nom donné à la communauté des gens du voyage, d’origine irlandaise. Nous sommes en 1959 et l’évolution de la technique ne laisse plus beaucoup de place aux «travellers».  Malgré tout, Christy coule une existence assez heureuse avec son cheval Jack,  proche de la nature et des animaux. Il y a beaucoup de joie et d’amour autour de lui dans cette tribu dont il est si fier. Des figures masculines fortes : son cousin Martin, son grand-père, mentor et confident, son père si aimant. Beaucoup de femmes également mais pas de mère, morte en couches à sa naissance et dont l’absence le ronge. La mort du grand-père va bouleverser la communauté qui est très croyante et aux traditions bien ancrées. Une partie de la tribu va s’installer dans le seul village où les enfants seront acceptés à l’école et recevront l’éducation religieuse qui permettra aux deux garçons de faire enfin leur communion.  Il n’est pas facile de s’intégrer pour Martin et Christopher, la méfiance et l’hostilité sont leur lot quotidien. Martin qui maitrise les maths sert de grand frère protecteur à Christy qui lui, possède la lecture. Tandis qu'il fait son possible pour trouver sa place dans cette ville hostile, son amour des livres et la coupure d'un vieux  journal lui permettront de percer le mystère de ses origines. Magnifique histoire d'amour filial et de déchirement, Le garçon du dehors est tout à la fois drôle, émouvant, poétique. Très sensible aux problèmes de différence de classes et d’immigration, sujets qu’elle a traités dans d’autres ouvrages, Jeanine Cummins nous fait réfléchir sur la peur de l’inconnu, la conscience de classe et le poids des secrets de famille.

 [Claire]