Le Dernier arbre

Byron Aldridge, revenu traumatisé de la première guerre mondiale en Europe, a refusé les projets de son père, exploitant forestier et coupé peu à peu les ponts avec la famille. Engagé dans la police, il officie comme constable à Nimbus, dans les marais de Louisiane où une exploitation forestière a créé une communauté de fortune reliée à la civilisation par un rail de chemin de fer. C’est en rachetant l’exploitation que la famille retrouve sa trace. Son frère cadet, Randolph, est aussitôt dépêché par le patriarche avec la double mission de rééquilibrer les comptes et  ramener son frère dans le giron familial.

La vie est rude là-bas : humidité,  moustiques, mocassins d’eau, alligators… et si le travail ne manque pas, c’est l’absence de femmes qui pousse les hommes vers le seul lieu de plaisir, bar, salon de jeu et lupanar, tenu par la mafia italienne. Boisson, bagarres, poker, fusillades, morts, tel est le quotidien des ouvriers et des deux frères. La Guerre de 14 qui a appris aux hommes à tuer sans états d’âme n’est pas loin, et dans ce Sud de 1923, la vie noire n’a pas beaucoup de valeur. L’intrigue, sur fond de vengeance entre le clan mafieux et les frères Aldridge est également une réflexion sur le combat permanent de l’homme envers l’homme, de l’homme envers la nature, du bien et du mal, de la civilisation face à la barbarie.

Nullement moraliste, âpre de par son contenu, captivant  par une  intrigue haletante,  ce roman est mon premier grand plaisir 2023 ![Claire]