#Roman noir
Roman singulier à l'écriture ciselée, à la fois sombre et lumineux, bouleversant de beauté!

Dimitri ROUCHON-BORIE
Le Chien des étoiles
Le Chien des étoiles conte l'histoire de Gio, revenu d'entre les morts car il a été traîtreusement agressé. Le récit s'ouvre sur son retour chez lui, au campement, accueilli par le Père, Nino Belco dit Bel-le-Saigneur qui a soif de vengeance, la Mère et tout le clan Belco constitué en grande majorité de figures patibulaires. Gio découvre là la Gamine, une pauvrette qui ne connaît rien à la vie et qui ne s'étonne de rien. Installé dans son mobil-home, Gio ressent de drôles de choses: la cicatrice à l'arrière de son crâne vibre, la statuette de la Vierge Noire découverte par hasard l'attire de manière étrange et Gio se sent aspiré par la Nuit, les Etoiles. Il ressent la vie tapie dans l'ombre et l'apparition d'une chouette lui confirme qu'il a hérité d'un étrange pouvoir de communion et de l'envie d' "aller aux étoiles par les courants d'air". Mais les Oncles arrivent, pour régler les comptes et tout bascule...
Ce roman est le récit d'une fuite. Celle d'un jeune homme prêt à tout pour sauver ce qu'il y a encore de beauté dans ce monde, pour extirper de la boue l'or: La Gamine et Papillon. Gio est un être pur, un géant amoché qui ne rêve que de s'envoler loin, là-haut, vers les cieux, lui, le Chien des étoiles, qui n'a pas d'instruction mais qui sait la différence entre le Bien et le Mal. Gio sait que le monde est cruel et violent, que les hommes sont mauvais, qu'il faut s'en méfier. Et son coeur pur et naïf le guide vers la lumière.
Ce personnage fait évidemment penser à Duke du Démon de la colline aux loups, précédent roman de Dimitri Rouchon-Borie. Ils ont en commun ce regard sur le monde. Il est encore une fois question de violence, de méchanceté mais au milieu de cette noirceur il y a des êtres qui vibrent, qui aiment, sans tricher, avec tout leur coeur.
L'écriture est ici travail d'orfèvre. L'auteur y forge une langue nouvelle, associe des mots qui se côtoient peu d'ordinaire, réinvente des expressions. Ce sont les mots de Gio. Ils sont simples et beaux, ont une force particulière, vous heurtent et vous poussent à réfléchir.
C'est un roman bouleversant, d'une force rare.
[Laure]