La femme aux mains qui parlent

Élisabeth est sourde et aveugle, elle communique en traçant les mots du bout des doigts dans le creux des mains.
Avec sa sœur ainée qui veille sur elle, leur parlure est une danse digitale silencieuse.
Élisabeth ne se soumet pas. Elle accueille les joies comme les peines et elle avance les mains tendues vers la nature.
La violence et la colère ne sont pas dans le monde sauvage.

La femme aux mains qui parlent est un conte initiatique sensible et délié qui efface la frontière entre humanité et animalité.
Il nous décrit un univers ample et insoupçonné, offre un nouveau "point de vie".
Les émotions ont des odeurs qui parfument l'air environnant, comme une communication involontaire à la lisière du langage, perceptible par Élisabeth et sa meute, qui sont les seuls à savoir lire le monde invisible.

L'écriture de Louise Mey est troublante, tendue, frissonnante, viscérale, intense.
Une émeute discrète. Une émancipation délectable.

Un magnifique texte délicat et envoûtant. 

[Annette]