Kukum

Kukum retrace la vie d’Almanda, adolescente orpheline d’origine irlandaise qui tombe amoureuse de Thomas, jeune Innu au regard confiant avec qui elle part en canot pour vivre une vie nomade au rythme des saisons. Ils longent le majestueux lac Pekuakami pour suivre silencieusement la rivière Péribonka, encaissée entre des falaises au cœur des grandes forêts canadiennes. La nuit, ils dorment sur un doux tapis de feuilles de sapin disposé dans la tente qu’ils transportent. Thomas présente Almanda à sa famille et lui fait découvrir la sagesse de son peuple. Almanda apprend la chasse, les techniques d’extraction de sirop d’érable, le tannage des peaux, la fabrication d’objets à partir d’écorce de bouleau, l’art de se réchauffer autour d’une infusion et la cadence sereine de la vie nomade.

C’est Almanda qui nous raconte son histoire à la première personne, ses jolis souvenirs d’une vie pleine vécue aux côtés d’un peuple devenu le sien. Malheureusement, à travers ses yeux on voit aussi la destruction de la forêt et de l’environnement sans lesquels le nomadisme est condamné à la disparition. On suit ainsi les dernières traces d’un mode de vie détruit par une civilisation déraisonnée et cruelle.

Michel Jean nous offre ici la bouleversante histoire de son arrière-grand-mère. Son roman est construit avec une nostalgie dépouillée, cristalline, suivant un rythme calme et précis à travers lequel il nous fait assister, impuissants, au déchirement d’un peuple au nom du progrès. Et on aurait voulu que la profonde beauté qu’il nous amène avec son récit dure toujours.