#Roman & Nouvelles
La cavale saisissante d'un père et de sa fille dans l'Italie des années de plomb.

Gabriella Zalapì
Ilaria ou la conquête de la désobéissance
En mai 1980, Ilaria s’attend à retrouver sa sœur et sa mère à la sortie de l’école. C’est son père qui se présente, l’emmène en week-end, un week-end qui se prolonge, s’éternise, durera deux ans. Deux ans de cavale insensée à travers l’Italie, d’enlèvement sans but, où dans un huis-clos forcé, l’habitacle de la voiture, les liens complexes se tissent entre un père alcoolique, « guépard nerveux » qui refuse de divorcer, et sa fille, pleine d’amour, d’incompréhension et de pardon. Ilaria ou la conquête de la désobéissance s’offre comme un voyage doux-amer raconté à hauteur d’enfant, un récit intense, fait de chapitres courts, de rencontres marquantes et de plages de silence absolument saisissantes. Un road trip sur fond d’années de plomb, scandé par les appels implorants du père à sa femme, où la tension de cette autofiction forte et précise emporte, bouleverse et conquiert, comme la désobéissance que le titre évoque. Car cette désobéissance, primordiale, dessine le parcours intime de la jeune fille. A travers elle, c’est la sincérité, la résilience enfantine qui se confrontent à la violence et au mystère du monde des adultes. Un roman magnifique, porté par une plume fine et délicate qui marquera pour longtemps.
[Florian]