Finistère

Après La Carte Postale, voici le versant paternel : une fresque familiale tissée avec justesse et délicatesse.
Finistère éclaire les zones d’ombre de la mémoire familiale avec une intensité bouleversante . La construction du roman, avec ses chapitres courts et rythmés, crée une véritable dynamique de lecture : on se dit qu’on va en lire encore un… puis un autre… et on finit par ne plus pouvoir s’arrêter. 
Dans ce nouveau roman, Anne Berest explore sa lignée paternelle avec beaucoup de sensibilité. À travers cette saga familiale enracinée en Bretagne – puis prolongée à Paris et sa banlieue –, c’est tout un siècle d’Histoire française qui se déploie : intime, politique, traversé de drames et de renaissances.
En retraçant le destin de ses aïeux, l’autrice esquisse en filigrane une fresque sociale et politique : la Seconde Guerre mondiale, l’essor du communisme en France, Mai 68, le mouvement hippie, la criminalisation de l’homosexualité, l’apparition du sida… autant de secousses collectives qui résonnent dans la trajectoire intime d’une famille.
Un récit vibrant de résonances, où chacun peut retrouver un écho de ses propres transmissions invisibles. Ce qui se transmet en silence, parfois malgré nous, mais aussi ce qui relie, rassemble, nourrit.
On y perçoit beaucoup d’amour, un élan vital, et une force collective qui touche profondément. 

Un livre qui donne le sentiment d’avoir approché, de près, ce qui nous fonde.

[Annette]