Nos coups de c½ur

#Jeunesse

Un très très bon western écrit pour la jeunesse par un auteur de talent!

Et le ciel se voila de fureur

Taï-Marc LE THANH

Et le ciel se voila de fureur

Ed. Ecole des Loisirs - janvier 2022
Prix : 17.00 ¤
9782211318204

 

Le roman s’ouvre sur l’interview réalisée en 1977 par une jeune journaliste américaine, qui travaille pour un canard de seconde zone, d’une très vieille dame, témoin unique d’une histoire incroyable… il s’agit pour la jeune femme d’en tirer une sorte d’interview-fleuve et elle ne va pas être déçue par ce que va lui narrer la vieille Lisbeth…

 

L’Ouest sauvage américain, 1865. Lisbeth a 4 ans et fait partie d’une famille comptant 5 filles et 1 garçon aveugle, soudée comme jamais avec comme pilier le père adoptif, Hidalgo, alias François, une fine gâchette française que sa vie antérieure a poussée en Amérique et qui a recueilli sur son chemin, dans son chariot, des enfants abandonnés, victimes de la folie des hommes. Hidalgo aspire à une vie tranquille au sein de sa nouvelle famille et il apprend à ses enfants à échapper aux nombreux dangers, à survivre dans ce milieu hostile où les hommes sont bien plus sauvages et violents que les bêtes. Mais bientôt il est rattrapé par ce passé qu’il a cherché à fuir…

 

Et le ciel se voila de fureur est un roman puissant qui se lit d’une traite. C’est un récit palpitant qui plonge le lecteur dans une époque terrible, celles des convois attaqués, de la dynamite, des règlements de compte. Une époque où il est bien difficile d’être une femme. Les scènes où Hidalgo enseigne à ses filles à ne jamais tendre la joue, à frapper là où ça fait mal pour contraindre les hommes à garder une distance respectueuse sont jubilatoires.

 

C’est un vrai bon western avec de vraies figures patibulaires, de vrais gros méchants, des décors grandioses, des personnages incarnés et des scènes dignes des films de Tarantino. Ce roman ne manque toutefois pas de finesse. On sourit, on rit, on est ému, on peut pleurer aussi. C’est toute une époque et tout un décor qui s’animent sous nos yeux : on plonge avec délice dans le tourbillon festif des rues de la Nouvelle-Orléans, l’adrénaline nous prend à bord du train qui file à toute allure et à bord duquel Hidalgo a embarqué, poursuivi par les pires des méchants, l’odeur de la poudre nous pique les narines dans les scènes de combat dans les rues de villes fantômes… comme au cinéma ! L’écriture est des plus soignées et, cerise sur le gâteau, l’auteur en personne a réalisé quelques illustrations qui viennent pimenter la lecture. J’ai adoré me perdre dans l’observation minutieuse des détails de ces dessins réalisés avec beaucoup de talent et d’humour !

 

J’ai été absolument ravie de cette lecture vécue comme une aventure distrayante en ces temps moroses de campagne électorale… [Laure]