En hiver

Dans En Hiver, Karl Ove Knausgaard continue à explorer les possibilités stylistiques de l’autobiographie à travers un texte épistolaire à l’attention de sa fille qui naît pendant l’écriture du livre. A l’approche de cette naissance, le texte transpire d’une émotion intense baignée de la mystérieuse mélancolie du quotidien.

Knausgaard nous avait déjà fasciné avec En automne , qu’il écrivait alors que l’enfant se développait dans le ventre de sa mère. En hiver  est la suite de cette lettre, mais c’est un texte qui se lit indépendamment du premier tome de la tétralogie. Tout est un possible sujet de réflexion pour Knausgaard : la neige, le froid, les cadeaux de Noël, mais aussi les chaises, les tuyaux, l’eau, le désir sexuel, la mythologie nordique ou les trains. Il passe du concret au général et du scientifique à l’intime avec la fluidité des bons penseurs. Et il s’expose aussi. Le texte est parcouru d’anecdotes personnelles, d’observations philosophiques et d’émerveillement pour le monde. Son regard a la dose juste d’intellectualité et de tendresse.  Quel équilibre tellement difficile à acquérir en littérature ! On l’imagine dans son bureau en observant les détails silencieux de l’hiver nordique et on veut apprendre à regarder comme lui.

Ne ratez pas Knausgaard : il est probable qu’il devienne un classique de la littérature autobiographique. Lisez En hiver : c’est un ouvrage profondément beau et inspirant.   [Elisa]