Nos coups de c½ur

#Jeunesse

Envie de frissons? d'émotions? Lisez vite ce nouvel opus de Vincent Mondiot illustré par Enora SABY!

Emergence 7

Vincent MONDIOT et Enora SABY

Emergence 7

Ed. Actes-sud - septembre 2022
Prix : 17.00 ¤
9782330165833

Je guettais un nouvel opus de Vincent Mondiot dont j'avais adoré le court roman Rattrapage et le culotté Les Derniers des branleurs et j'ai été surprise à plus d'un titre: originalité du format, écriture en duo (le texte est écrit sur l'illustration, pas à côté), illustrations étonnantes, foisonnantes, avec des cadrages ingénieux (on pense à l'univers des Playmobil, aux expressions typiques des personnages de mangas, aux films catastrophe avec de gros monstres à la Godzilla mais on est en Bretagne à époque contemporaine et pas dans le Japon traumatisé de l'Après-Guerre) et surtout, surtout tout plein de finesse dans la description des émotions du narrateur, Léon, revenu pour la première fois, adulte, sur le lieu du drame. Il est devant le monument érigé en hommage aux victimes de l' "Emergence 7". Il n'était qu'un ado quand sa vie et celle de ses amis a basculé dans l'horreur.

Emergence 7 pourrait être un énième roman catastrophe, post-apocalyptique, moralisateur, mais pas du tout! Ce travail à deux est tout à fait remarquable et intéressant et pourrait bien plaire aux moyens lecteurs que leurs parents rêvent de voir décrocher un peu du manga. C'est intelligent, finaud, joli, prenant et vraiment (mais VRAIMENT) émouvant. Si, si!

Le récit alterne trois époques: Léon aujourd'hui, dont la vie est un désastre, une succession d'insomnies et de cauchemars, Léon avant la catastrophe, banal ado fou de BD et de mangas (L'Attaque des titans, entre autres) tombé amoureux de la plus rock des filles de l'île, ses amis et ennemis de toujours et le récit de la catastrophe depuis le surgissement de l'extraordinaire créature qui dévaste tout sur son passage, la fuite éperdue du groupe de Léon, et les attaques de l'armée pour anéantir le monstre.

Les illustrations mettent en lumière le texte (normal, me direz-vous," illustrer" signifie mettre dans la lumière, in luce) et le traitement de la lumière est vraiment réussi ici; elles dévoilent des éléments de la vie d'avant, suggèrent le présent sans montrer avec trop de réalisme les corps abîmés, déchiquetés et laissent présager l'avenir de Léon. Parce qu'il y a de la lumière au bout du tunnel! Oui! On peut se relever, se reconstruire après un drame. Il faut croire, y croire vraiment.

Et moi je crois vraiment aux talents de ces deux jeunes, écrivain et illustratrice! A découvrir et à offrir aux ados à partir de 14-15 ans.