#Roman
Un premier roman coup de poing entre Un Air de famille et Festen !
Mario BELLO
Des excuses pour les chiens
Entre la Haute-Savoie et la Lorraine, on découvre l’histoire de Lorraine (si si !) mère de famille, à peine la quarantaine, pleine d’amour pour ses enfants, Gaspard, son Aspie de maternelle (Asperger), Achille, sorte de Gulliver, bébé-ogre-géant et son mari Jérôme. Lorraine est une femme très dévouée qui enfile en 2 minutes son costume de maman-robot-ninja pour aller sourire à la fête de fin d’année de l’école Saint-François, bastion privé pour les enfants de bobos de la bonne société bien friquée de Gemoz où l’on roule en 4x4 dernier cri pour rallier la Suisse où l’on va travailler pour gagner plein des sous-sous pour s’acheter la belle villa avant de partir en vacances aux quatre coins de la planète. Lorraine et Jérôme n’appartiennent pas à cette catégorie de nantis bien-pensant mais ils ont fait le choix du confort pour Gaspard, un enfant différent qui peine à se faire des amis.
La Lorraine, c’est Omelcourt, à 5h de route de Gemoz. C’est le siège de la famille Ozone, la famille de Lorraine. Ah ah. Elle est la petite dernière d’une fratrie de 4 : Christelle, qu’on ne voit pas car elle a coupé les ponts depuis longtemps, Gilles et son épouse allemande Rozenn, leurs deux enfants, Elvis qui refuse de parler français et de faire ses besoins à l’intérieur (il a 10 ans), somnambule et voyant (peut-être), et Cassandre (pas voyante, elle), ado anorexique. Camille, n°3, garçon manqué au corps parfait qui redécouvre l’amour avec Maude qu’elle vient présenter à la famille.
Et Lorraine. N°4. Qui assume la narration du début à la fin du roman. Qui se bat pour faire éclater la vérité à l’école quand un adulte s’en prend à un enfant. Qui se bat pour faire comme si sa famille était normale alors que les murs se lézardent au fur et à mesure du récit bousculé sporadiquement par des phrases en italique qui permettent au lecteur de saisir qu’une menace sourd dans l’ombre, que des fantômes se cachent dans les placards, ensevelis sous des couches nombreuses de mensonges et de silences.
C’est un roman qui interroge la famille. Celle d’où l’on vient, celle que l’on crée, celle qu’on s’invente. Celle qu’on veut aimer. Celle qu’on doit quitter. Celle qu’on veut fuir. Il est question ici de nos enfants, de comment on les aime, comment on les protège, comment on les arme pour éviter l’ogre… C’est un roman où l’on est secoué. On rit, on pleure. On découvre qu’il n’y a qu’une lettre d’écart entre les mots résilience et re-silence… C’est le combat d’une vie, le combat de la vie, entre des forces contraires : bonheur, bienveillance, pardon contre malheur, méchanceté, aveuglement, rancœur…
C’est un premier roman bouleversant, drôle, fin, intelligent. C’est un premier roman magistral !
Merci Marie pour cette découverte ! Et longue vie à Marion !!!
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