#Roman
Sublime roman d'apprentissage et d'affranchissement qui explore la mémoire et les territoires sauvages avec une langue d'une beauté magnétique.
Alexandre Lenot
Cette vieille chanson qui brûle
Le livre s'ouvre sur le retour d’un des deux fils dans la demeure isolée du père.
Sur le chemin qu’il parcourt à pied, Noé se souvient…
«Sur cette route, je reviens vers toi, mon Père, toi qui es l'autre nom de ma colère, parce que là-bas, au creux de la forêt, dans ta large Demeure, à l'annonce du non-lieu, dit-on, tu es tombé, et il n'y a plus que moi sur cette terre pour t'aider à te relever. »
C'est un monologue à l'écriture somptueuse et un souffle (un flow) incomparable.
Une voix intérieure (une voix off), comme une confidence que l’on se fait à soi-même.
Cette voix, c’est celle de Noé, qui a grandi avec son frère jumeau Jérémie, sans mère, à l'écart de la ville, sous l'emprise d'un père taiseux et violent qui avait sanctuarisé son territoire.
Noé revient sur son enfance dans la forêt - lieu refuge pour son frère et lui - jusqu'à ce qu'ils soient tous deux jetés dans le monde des "civilisés".
Une archéologie de l'intime qui révèle les différentes strates des souvenirs d'une enfance hors norme; des images et des émotions qui ressurgissent : intactes, tels des diamants brutes, des braises incandescentes, grâce à l'écriture d'Alexandre Lenot.
Un roman qui emporte le lecteur et dont le lyrisme poétique est sincère et sauvage.
Un récit qui exprime la profondeur de l'outre-noir de l'artiste. Un texte intense, viscéral et engagé.
Pour conclure, un livre qui marque et que l'on garde longtemps en soi, comme une précieuse confidence.
[Annette]