Boum, boum, boum

 Boum, Boum, Boum c’est l’histoire de Juan, artiste conceptuel qui veut booster sa carrière aux Etats-Unis, et s’arrête avec sa femme Agustina dans un bled paumé, Noha, non loin de New-York, en attendant le renouvellement de leurs passeports. Agustina est née homme  et désirerait  être actrice, mais y-a-t-il des rôles pour les femmes à pénis ? C’est la voix de Paula, la sœur de Juan qui s’est enfermée dans sa chambre à la mort de leurs parents pour écrire au son des basses poussées au maximum : boum, boum, boum. Celle de Véronica, scénariste reconnue,  qui après un Oscar, accepte d’écrire pour la télé, persuadée de dévoyer son talent. Celle de Matthew également, qui vit à Noha, avec sa femme qu’il n’aime plus, qui le trompe et son fils Billy.  Associé à deux amis d’enfance, Ralph et Jake, il traine sa misère à coup de bières et de virées d’adolescents attardés.

Tous ces personnages sont en souffrance, en  manque de reconnaissance, d’amour. Nicolàs Giacobone, scénariste de l’argentin Iñàrritu, a construit ce roman comme les scénariis  de Babel ou de 21 grammes. Chacun des personnages  s’exprime à son tour et tisse la toile de leur rencontre future, violente et dramatique.  Un vrai suspense qui tient en haleine jusqu’au bout. Une grande violence et une grande douleur aussi, de destins gâchés, de peur de l’autre, de désirs enfouis, de phobie de la différence.  Il est beaucoup question aussi d’écriture et au passage, Nicolàs Giacobone décortique et égratigne les artistes, les auteurs, les éditeurs, les libraires, aucun n’échappe à ses griffes !!!

Un pur bonheur ! [Claire]