#Polar, Policier & thriller
Faut pas taquiner le fossoyeur...

Marto PARIENTE
Balanegra
Waouh!!! Ce nouveau roman de Marto Pariente pourrait constituer un scénario de film des frères Coen! On pense à Chez Paradis de Gendron ou à Stella et l'Amérique d'Incardona. C'est dingue, noir, poisseux. Les truands y sont bien tarés comme il faut, les flics pourris. On y croise tout un tas de sales types, on rit jaune, on s'esclaffe aussi, on pousse des "beurk!" de dégoût, de surprise, des "oufs!" de soulagement face à des situations tendues à l'extrême qui finissent pas se résoudre.
Bref! Lire Balanegra, c'est avoir la garantie d'un vrai divertissement! et la traduction de l'espagnol par Sébastien Rutès, auteur lui-même à La Noire chez Gallimard du Syndrôme du cordonnier qui sort quelques jours après Balanegra est remarquable!
Marto Pariente met en scène un fossoyeur, Coveiro, et son neveu, Marco, jeune adulte orphelin assez différent parce que visiblement atteint d'un trouble du spectre autistique, initié à l'art de creuser des tombes par son oncle, et qui passe son temps à essayer de sortir du labyrinthe de son cerveau, les yeux fixés sur les lignes du carrelage, en slip, avec la ceinture d'outils que lui a confiée son oncle. Ils sont tous les deux très complices. Lui, Coveiro, a enterré une partie de sa vie et est donc devenu le fossoyeur officiel de Balanegra, un petit patelin. Un matin, un agent municipal vient lui ordonner de faire un trou pour quelqu'un qui n'est pas du village... bizarre, bizarre. Mais Coveiro ne pose pas de questions. On lui dit qu'il va falloir s'habiller propre. Tiens, tiens... Mais Coveiro en a suffisamment vu et fait dans sa vie pour ne pas se formaliser.
Alors il ne perd pas ses moyens (il les retrouve même) face à Double Mickey, aux frères Tapia, à Rubi de Miguel et son cochon de compagnie, au clown dit "Le Russe", aux frappadingues accoudés au comptoir de la "Sala Rociera", ou encore, aux pires des pires, les époux Bobby...
Je vous laisse découvrir cette histoire folle et ces personnages dingues (j'y étais, pendant la lecture, au "Bublé", cet "établissement sérieux" au comptoir duquel était accoudé aussi le journaliste Chester qui venait de pondre un article sur Leonardo de Miguel... j'ai assisté à cette conversation improbable avec cet horrible clown...), je vous laisse goûter à cet humour distillé avec soin par le génial Marto Pariente!!!
C'est très rythmé, court, efficace et surtout percutant!!! Bravo!
[Laure]