Baignades

Un lac, un camping, une famille en vacances… Tout semble parfait, jusqu’à ce qu’un incident, puis un autre, viennent perturber cette idyllique quiétude. Et les catastrophes s’accumulent, effet domino dévastateur né de mauvais choix systématiques.

Andrée A. Michaud, en évitant soigneusement les étiquettes, se joue des genres : thriller psychologique, voire « thriller lent », horreur, roman noir… On navigue à vue, on se réjouit de perdre pied, seulement porté par le style de l’autrice, son travail remarquable sur la langue et sur la narration, alors qu’une deuxième partie, sublime jeu de manipulation, achève de couronner son œuvre.

Ici l’horreur vient de l’erreur, de la mauvaise décision, de la peur qui surgit du cœur de la nuit. Andrée A. Michaud scrute chacun de ses personnages avec une précision chirurgicale pour mieux démonter le mécanisme de leur violence, l’instant de bascule. Sa prose millimétrée jongle habilement entre les points de vue, nous enfermant dans le huis clos étouffant de leurs angoisses, et use justement du discours indirect libre pour intégrer dans le texte, sans rupture, dialogues et pensées affolées.

Le résultat est saisissant ! Ambiance à glacer le sang, suspense haletant, somme de mauvais choix… Voilà un engrenage formidablement infernal, véritable régal pour celles et ceux qui aiment être tenus en haleine jusqu’à la dernière page !

[Florian]