Nos coups de c½ur

#Roman Poche

Récit sableux, roman métafictionnel, inventif et divertissant.

Avaler du sable

Antonio XERXENESKY

Avaler du sable

Ed. Asphalte - avril 2023
Prix : 10.00 ¤
9782365331234

Intriguée, un peu déroutée puis captivée. Voilà les états par lesquels je suis passée durant la lecture de ce roman d'Antonio Xerxenesky. Je n'avais jamais lu de roman édité par L'Asphalte et je serai désormais plus attentive aux parutions de cette maison! Elle a été fondée en 2010 et édite des textes venus du monde entier, textes qui "s’affranchissent des contraintes de genre, mettant l’écriture et l’intrigue au service de l’atmosphère et du rythme". Leur catalogue reflète leur "attachement à l’esprit des lieux et à leur petite musique". Et c'est bien le propos d'Avaler du sable. Ambiance western mais liberté dans la forme narrative et les contraintes du genre. Le narrateur, depuis son appartement, quelque part dans le D.F. en 2007, entreprend de raconter ses ancêtres, les Ramirez, qui habitaient le patelin désolé de Mavrak en plein Far West. Il ne sait pas bien lui-même ce qu'il écrit, ni pourquoi vraiment il écrit. En outre, il trouve qu'il a mal commencé son histoire, qu'il ne l'a pas prise par le bon bout. Alors il recommence. Voilà un peu le genre de propos qui déconcertent un chouia le lecteur. C'est ça, la métafiction.

En vrai, Mavrak, c'était Maverick, mais le sable, (toujours le sable!!!) a grignoté les lettres du panneau à l'entrée du bourg. Au centre de Mavrak, donc, le saloon, rempli de pistoleros éméchés, de joueurs de cartes, de filles de joie. Des Ramirez et des Marlowe, mais jamais en même temps. Les Ramirez, c'est une illustre famille qui voue une haine ancestrale aux Marlowe, autre illustre famille mavrakienne. Et là, on pense bien sûr aux rivalités légendaires comme celle, excusez la référence, dans Lucky Luke entre les O'Timmins et les O'Hara. Rien de bien nouveau, donc. Ajoutez à cela, un shérif fraîchement débarqué (mais qui l'a donc appelé? mystère....) et un premier macchabée... Et quelques surprises attendent le lecteur... Alors, chut!

Là-dessus se greffent des références plus tarantinesques (puisque, comme l'indique la toute première phrase: "et les morts reviendront à la vie!"), les interventions intempestives du narrateur qui semble confondre fiction et réalité et qui s'interroge sur le sens de tout cela. Comme le lecteur! Mais c'est trop tard, on s'est fait prendre et on referme le livre en regrettant qu'il soit si court.

Envie de vous divertir? de lire un truc qui change un peu? Ce livre vous attend (et au format poche!)...

[Laure]