Apér'Auteur #19 avec Charles Aubert
à la petite librairie
6 février 2024 à 19h
Charles Aubert diplômé de la Faculté de droit et de science politique d'Aix-Marseille (1985-1991).
Ancien responsable du réseau commercial d’une société d’assurances, Charles Aubert, à la faveur d’un changement de vie, quitte la ville et s’installe au sud de Montpellier avec sa famille. Il choisit une maison proche de l’étang des Moures, où il fabrique des bracelets-montres, à son rythme.
Son premier roman et premier tome d’une trilogie, Bleu Calypso, paraît aux Éditions Slatkine & Cie en 2019, suivi en 2020 de Rouge Tango et en 2021 de Vert Samba.
isbn : 9782889442300
Editions Istya & Cie (anciennement Slatkine & Cie )
20€
La vie en dix rounds d'un boxeur tsigane qui a osé défier le régime nazi.
Une histoire vraie, poignante et indispensable à mettre entre toutes les mains !
Charles Aubert, plus connu pour ses polars, fait ici un pas de côté vers le roman historique; une biographie sublime d'une des nombreuses victimes du régime nazi.
Sur la couverture du livre, une photo de Johann Trollman né en 1907, de nationalité allemande et appartenant au peuple du vent : les Tsiganes - plus précisément - les sintis originaire de l'Inde.
Il découvre la boxe à l'âge de huit ans, il est fasciné par l'ambiance et par le langage technique de cet art martial qui lui rappelle les mots de la danse; jeu de jambes, pas glissé etc. tout comme les mots de sa mère pour décrire son peuple capable de percevoir l'air et le vent ...
Son nom sinti, celui qui sera brodé sur son maillot de boxeur c'est Rukeli, ça veut dire : arbre.
Comme les arbres, Rukeli restera debout jusqu'à son ultime combat, malgré les humiliations et les épreuves.
Sur le ring, il danse toujours plus vite, infatigable.
Ses capacités et son style sont désarmants. Il enchaîne les victoires et apprend de ses défaites. Il progresse rapidement, motivé par son objectif : devenir champion d’Allemagne, rendre fiers sa famille et son peuple.
"La boxe n’est peut-être qu’une tentative désespérée de se battre contre l’injustice et la mort."
Danser encore est construit en dix rounds pour les dix tranches d'une vie trop courte. Les chapitres sont contextualisés par des évènements historiques et la tension augmente en même temps que la montée du racisme et du nazisme.
"On ne parle plus que de peuple, de race, les destins personnels s'effacent devant les adhésions de masse."
Comme si nous assistions à un combat de boxe, au fil des pages, la lecture devient de plus en plus haletante ; on est saisi, envoûté, on tremble, on perd son souffle et pour finir on est stupéfait.
L’écriture est incisive et percutante mais aussi poétique et fragile - vacillante - par moments, d'où le trouble et l'émotion qui cueillent le lecteur au moment où il ne s'y attend pas.
Enfin, peu importe si comme moi vous ne connaissez pas l'univers de la boxe, je vous mets au défi de ne pas être emporté par l'histoire de cet homme dont la grande humanité ne fait aucun doute.
Merci Charles Aubert de nous avoir fait connaître l'histoire de ce champion et de lui rendre un si vibrant hommage !
A noter :
Danser Encore vient de remporter le prix de la biographie griffe noire !
[Annette]